83% des experts estiment que l'IA ne remplacera pas complètement l'humain

intelligence artificielle maroc numerique audiovisuel
Le groupe de travail « Régulation et médias numériques » a mené une enquête auprès des professionnels des secteurs audiovisuel, numérique et publicitaire ainsi que des experts en IA au Maroc. L’enquête a permis d’établir une base d’analyse de l’impact de l’utilisation de l’IA dans les contenus audiovisuels et numériques et d’évaluer le degré de préparation à l’utilisation des outils de l’IA.

Dans le cadre de cette enquête sur l’intelligence artificielle et la production audiovisuelle et numérique au Maroc, un questionnaire a été envoyé à 32 répondants via Google Form. Les réponses fournies ont permis d’évaluer l’impact de l’IA dans les contenus audiovisuels et numériques, et le degré de préparation des professionnels à l’utilisation des outils de l’IA. Deux catégories de personnes ont été ciblées : les experts en IA et en digital, et les professionnels de la production audiovisuelle, numérique et publicitaire. À travers les questions, il s’agit de faire le point sur la perception qu’ont les répondants de l’intelligence artificielle et ses impacts, de mesurer le degré de préparation à ce nouvel outil, d’évaluer son utilisation dans les domaines audiovisuel, publicitaire et numérique au Maroc.

Pour illustrer, 67 % des professionnels des secteurs audiovisuel, publicitaire et numérique considèrent comme « faible » la préparation au déferlement de l’IA des secteurs de l’audiovisuel et du numérique marocains. Un peu plus du tiers des interrogés, 33 %, estiment pour leur part que cette préparation est « inexistante ».

En ce qui concerne la question de savoir si l'intelligence artificielle est capable de substituer l'humain dans ses fonctions, la majorité des sondés croient que l'IA ne pourra pas remplacer entièrement l'humain. En effet, 83 % ont déclaré que l'IA « ne remplacera pas complètement l’humfain et pas dans toutes les tâches », tandis que 17 % pensent qu'« il y aura toujours un humain derrière l'intelligence artificielle ». Il est à noter qu'aucun participant à l'enquête ne pense que l'IA peut se substituer à l'homme.

Cela n'empêche pas les professionnels de se projeter dans l'avenir et de considérer l'impact potentiel de l'intelligence artificielle sur les productions audiovisuelles et numériques au Maroc. 77 % d'entre eux voient cet impact de manière positive. 15 % anticipent un impact négatif et 8 % ne se prononcent pas. Les participants ont une vision optimiste de l'impact futur de l'IA sur les productions audiovisuelles et numériques marocaines « à condition que des mesures de protection soient mises en place pour assurer la véracité et l'authenticité des contenus ». Certains pensent que l'impact peut être bénéfique à condition d'une préparation préalable.

Concernant le volet relatif à l’éventuelle menace de l’IA sur les productions audiovisuelle, numérique et publicitaire marocaines,  67 % des sondés répondent négativement, affirmant qu'« il n'y a pas de menace ». Cependant, 33 % des personnes interrogées estiment que l'intelligence artificielle représente une menace pour ces productions. 
Les raisons invoquées pour ces réponses négatives sont les suivantes : 
  • L'IA ne remplacera jamais le conseil stratégique, les concepts créatifs qui sont « essentiels à la création, à la comédie, à l'humour en darija et à la musique » 
  • L'humain restera central dans le développement - 
  • L'IA devrait être utilisée comme un outil au service de la création, de l'éducation et de la diffusion de l'information.

Les participants ont également exprimé les menaces que l’intelligence artificielle pourrait représenter :
  • 66,7 % des sondés affirment que ces menaces concernent le non-respect de l’éthique.
  • 41,7 % associent ces menaces à la désinformation et aux risques pour la démocratie que représentent les deepfakes.
  • 33,3 % estiment que ces menaces touchent à l’emploi et à la disparition de certains métiers.
  • 25 % craignent que l’IA n’affecte l’imaginaire et la créativité.
  • 16,7 % ne savent pas.

Grâce à cette enquête, une base d’analyse de l’impact de l’utilisation de l’intelligence artificielle dans les contenus audiovisuels et numériques a été établie, permettant d’évaluer le degré de préparation à l’utilisation des outils de l’IA des professionnels de l’audiovisuel, du numérique et de la publicité et enfin d’apporter des pistes de réponses à la question des règles à adopter, sachant que 64 % des répondants affirment que leurs équipes et collaborateurs ne sont pas formés dans le cadre de l’utilisation des outils de l’intelligence artificielle.

« Les réponses recueillies auprès des professionnels des secteurs audiovisuel, publicitaire et numérique ainsi que des experts IA ont permis de documenter l’étude et d’élaborer des recommandations en vue d’une utilisation de l’Intelligence artificielle sans préjudice, » indique Narjis Rerhaye, Présidente du groupe de travail « Régulation et médias numériques ».

L’étude « Intelligence artificielle et production audiovisuelle et numérique au Maroc » est consultable sur le site de la Haute autorité de la communication audiovisuelle, haca.ma

Commentaires