
Le Maroc s'apprête à franchir une étape décisive dans sa transformation numérique. Très attendu par les opérateurs, le décret d'exploitation de la 5G sera examiné ce jeudi en Conseil de gouvernement, marquant la dernière étape avant sa publication au Bulletin officiel et le démarrage effectif du déploiement du très haut débit mobile dans le Royaume.
Selon le calendrier établi par l'Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT), le lancement officiel interviendra en novembre 2025. Dans un premier temps, huit grandes villes seront couvertes, dont Rabat, Casablanca, Marrakech, Fès, Agadir et Tanger, ainsi que leurs aéroports respectifs.
Les trois opérateurs nationaux, à savoir Maroc Telecom, inwi et Orange Maroc, n'attendent plus que le feu vert juridique pour s'acquitter des droits d'entrée fixés par le régulateur.
Attribuées en juillet dernier à l'issue d'un appel à concurrence, les licences 5G représentent un investissement global de 2,1 milliards de dirhams : 900 millions pour Maroc Telecom, et 600 millions pour chacun des deux autres opérateurs. Ces licences, valables pour 20 ans renouvelables, s'accompagnent d'engagements stricts : 45 % de la population couverte d'ici 2026 et 85 % à l'horizon 2030.
Conformément au rapport d'instruction de l'ANRT, la 5G sera d'abord déployée en mode Non-Standalone (NSA), s'appuyant sur le cœur de réseau 4G existant. Cette approche permet d'accélérer la mise en service tout en limitant les coûts initiaux.
La migration vers la “Full 5G”, ou Standalone (SA), interviendra dans une deuxième phase. Elle nécessitera des investissements plus lourds, notamment le remplacement des stations de base, la densification des antennes et la virtualisation du cœur de réseau.
Deux options techniques sont offertes aux opérateurs : moderniser les stations existantes pour activer la 5G sur le cœur 4G, ou déployer un nouveau cœur de réseau entièrement 5G, plus complexe mais indispensable pour exploiter pleinement le potentiel technologique (faible latence, network slicing, IoT industriel).
L'ANRT a choisi de déployer la 5G principalement sur la bande 3,5 GHz, en conformité avec les standards européens et asiatiques, garantissant une interopérabilité internationale et une efficacité spectrale accrue. La bande 700 MHz, quant à elle, sera mobilisée pour étendre la couverture aux zones rurales et aux axes de transport.
Derrière les aspects réglementaires, les opérateurs sont techniquement prêts. Les premières stations 5G pilotes ont déjà été testées dans plusieurs villes. Des équipements Huawei, Nokia et Ericsson sont en cours d'installation, en prévision de la mise en service commerciale dès la publication du décret.
Une fois le décret publié au Bulletin officiel, le Maroc enclenchera une nouvelle ère numérique, où la connectivité très haut débit deviendra un levier de compétitivité et d'innovation pour l'économie nationale.
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