Autodesk Futures’ Forum s’achève avec succès à Casablanca



Ce mardi 26 juin, Autodesk, éditeur de logiciels pour les spécialistes de la conception, du bâtiment et de l’ingénierie, a organisé à l’Hôtel Hyatt Regency de Casablanca une matinée relative aux enjeux de la construction numérique. 

Déjà organisée avec succès, il y a quelques semaines en Afrique du Sud, Autodesk Futures’ Forum est dédiée aux technologies innovantes et aux dernières tendances qui transforment le secteur de l’architecture et de la construction. Diverses présentations ont été proposées, étayées par le témoignage de l’entreprise marocaine Atomas quant à son déploiement de technologies pour repenser son modèle et transformer ses processus métier.

Près de 100 professionnels de l’architecture et de la construction étaient présents pour assister aux interventions suivantes :

The Future of Making Thing – Construisez le futur pour Innover
José Rael, Directeur France et Afrique d’Autodesk, a introduit la matinée par une présentation de l’entreprise et de la vision de celle-ci sur l’évolution et l’influence des technologies dans la manière de travailler.

Selon Autodesk, combinés, le Cloud Computing, la numérisation et le Machine Learning sont la base fondatrice de la transformation des processus de travail. Sous-jacentes à cela, les données agissent comme « le combustible », déclare José Rael avant de rajouter : « Les données n’ont de valeur que si elles sont exploitées avec de la technologie d’intelligence artificielle et portées par le Cloud. La donnée est la révolution de demain ». L’Autodesk Future’s Forum est lancé.

L’architecture de demain : le bouleversement des processus traditionnels
« Le Maroc est-il BIM ready ? » C’est ainsi que débute la présentation de Khalil Soodi, Strategy et Business Development Manager chez Atomas, cabinet marocain d’ingénierie dans la construction et utilisateur des solutions Autodesk.

Atomas a été fondé en 2015 dans une logique d’innovation continue. Depuis sa création, l’entreprise investit dans des technologies pour s’adapter à tous les projets et processus de travail. « Les outils à disposition sont devenus plus intelligents », confie Khalil Soodi. « Avec le BIM (Building information modeling), nous travaillons en mode management de projets mais avec une valeur ajoutée complémentaire : en regroupant toutes les informations d’un chantier au sein d’une même maquette, nous pouvons planifier, mettre en œuvre les processus de construction mais également mieux gérer les coûts du chantier. »

S’appuyer sur le processus et les solutions BIM d’Autodesk a permis à Atomas de travailler de manière plus agile « le BIM permet de bien comprendre un concept, de prendre le temps de réfléchir à sa conception dans sa globalité et d’appréhender tous ses enjeux avant de se lancer dans la phase des travaux. Ce temps passé en amont permet ensuite de mieux maitriser les coûts et la durée des travaux en limitant les éventuels changements devant survenir une fois le chantier lancé. »

Khalil Soodi a conclu sa présentation avec un retour d’expérience : le chantier des datacenters de Benguerir. Ceux-ci devaient être conçus dans une démarche de durabilité environnementale et de limitation de l’empreinte écologique. « En charge des études de conception, notre contrainte était d’avoir une infrastructure qui garderait une température stable et ne pas dépasser les 28°celsius. Grâce au BIM, nous avons pu concevoir une variante à la solution initiale en moins de 48 heures qui présentaient les avantages d’être moins onéreuse, moins énergivore et plus petite. »

Le processus BIM permet notamment aux maitres d’ouvrage et coordinateurs de chantier de réaliser des bénéfices tant financiers que matériels. « Pour que ceux-ci puissent être les plus performants possibles, il faut s’assurer de la dynamique des écosystèmes BIM. Je suis persuadé, qu’ici au Maroc, nous sommes bien BIM ready », conclut Khalil Soodi.

Les technologies révolutionnent le secteur de la construction
Dans sa présentation, Julien Drouet, spécialiste technique BIM Senior chez Autodesk, a rappelé le contexte de la transformation digitale de la construction : avec l’évolution de la démographie mondiale et les mouvements migratoires, s’appuyer sur les technologies pour construire de manière durable est devenu une nécessité dans tous les pays du monde.

En 35 ans, le secteur a basculé d’une ère de la documentation c’est à dire « de la planche à dessin à l’ordinateur » explique Julien Drouet, à une ère de l’optimisation avec les techniques de maquettes numériques et bascule de plus en plus vers une ère de la connexion où les données peuvent être partagées et exploitées par toutes les parties prenantes d’un chantier.

De manière plus générale, Julien Drouet a listé les 5 tendances qui bouleversent la manière de concevoir aujourd’hui :
  • La capture de la réalité: elle permet de modéliser un projet dans son environnement afin de mieux coordonner les éléments de celui-ci les uns avec les autres.
  • La réalité virtuelle augmentée: elle permet en un clic d’avoir un rendu hautement qualitatif, de réaliser l’exécutable ou même d’effectuer des visites virtuelles. L’objectif est de la rendre la plus interactive possible en y intégrant notamment un simulateur de scénarii.
  • L’impression 3D: elle permet de construire plus rapidement en limitant les coûts. Cette technologie est déjà une réalité dans certains pays. Dubaï, par exemple, ambitionne que 30% de ses tours soient fabriquées en 3D d’ici 2030.
  • Les véhicules autonomes ou partiellement autonomes: l’enjeu de cette technologie est de la combiner avec des capacités d’apprentissage des véhicules (Machine Learning) afin que ceux-ci puissent apprendre de leur conduite de la même manière qu’un jeune conducteur apprendrait par l’expérience.
  • L’intelligence artificielle et la robotique: combinées, ces deux technologies vont permettre d’assembler des millions de pièces de manière continue et rapide.
Julien Drouet a terminé cette présentation en abordant le concept de generative design. « Coupler l’intelligence humaine à des algorithmes d’intelligence artificielle et une puissance de calcul dans le Cloud offrira une optimisation maximale dans la prise de décision et dans la conception. Cela permettra d’avoir à disposition le meilleur outil possible pour anticiper les besoins et créer le meilleur design possible. »

Adoption du BIM – Meilleures pratiques dans le monde
Le BIM est une réalité aujourd’hui au Royaume-Uni et dans les pays scandinaves européens. « Très tôt, ces pays ont compris l’intérêt que présente le BIM et l’ont rendu obligatoire dans tous les projets de construction », a indiqué Julien Drouet. « Des normes – ISO DSI-1950 et PAS 1192-2 – ont même étaient créées pour encadrer le BIM et définir les éléments devant être pris en compte dans ces maquettes numériques. »

A l’échelle mondiale, des accords entre pays et associations professionnelles voient de plus en plus le jour pour structurer les acteurs du BTP et faire du BIM une vision à adopter par tous.

ConclusionLe BIM ne doit pas être pensé comme un outil ou une technique mais comme une véritable vision, un nouveau processus de collaboration. Les entreprises et Etats qui s’inscriront dans cette perspective ne pourront qu’en observer des bénéfices tant en termes financier que métiers.

Il est positif de voir également que des initiatives sont menées tant au niveau des pays qu’entre des professionnels de l’architecture et de la construction pour structurer l’adoption du BIM.

A termes, lorsque cette technologie sera devenue systématique, nous entrerons alors dans l’ère de connexion abordée par Julien Drouet amenant à une société beaucoup plus durable, et cela grâce à l’exploitation intelligente des données. Les effets en seront favorables tant pour tous les acteurs du chantier que pour les usagers des infrastructures construites.

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